Le non-renouvellement du contrat du sélectionneur des Lions, Aliou Cissé, est l’un des sujets en vue dans la livraison de jeudi de la presse quotidienne.

“Son bail arrivé à terme depuis le 31 août dernier, Aliou Cissé a été officiellement destitué, hier [mercredi], de ses fonctions de sélectionneur de l’équipe nationale A du Sénégal”, rapporte Le Soleil.

Le journal explique que la ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, invoquant “la non-atteinte des objectifs assignés”, “a décidé de ne pas approuver l’avenant de renouvellement d’une année de contrat pour le technicien sénégalais”.

“Un limogeage inélégant et inhumain”, juge le quotidien Les Echos, avant de concéder que le règne de 9 ans de Cissé à la tête des Lions a oscillé “entre amour et désamour”, notamment avec le public sénégalais, ces dernières semaines en particulier.

Cissé est pourtant “statistiquement irréprochable”, avec un bilan de 103 matchs disputés avec le Sénégal, pour 67 victoires, 23 nuls et 13 défaites, soit un taux de succès de 65,05%, selon Sud Quotidien. Ce qui conduit Sud Quotidien à juger “légers” les arguments avancés par le ministère des Sports pour justifier le limogeage du sélectionneur des Lions.

Il constate cependant que celui qui restera à jamais le premier Sénégalais à offrir au Sénégal son premier continental, était “critiqué de toute part par les observateurs depuis l’élimination des Lions en 8e de finale, à la dernière Can 2023″.

“Une belle page qui se tourne avec El Tactico”

“Une belle page se tourne”, constate Le Soleil à travers sa manchette consacrée à ce sujet. Enquête titre sur “la chute d’un monument’’, estimant que Cissé “a placé le Sénégal sur la carte du football mondial”.

Pas étonnant donc que son limogeage “secoue le foot”, selon L’Observateur. Le journal croit savoir que le départ de Cissé résulte d’un ”bas de fer entre le ministère des Sports et la Fédération sénégalaise de football”, et ce “depuis plusieurs mois”.

“Après neuf ans à la tête des Lions, c’est une très belle page de l’histoire du football sénégalais qui se tourne pour El Tactico”, relève L’As, qui se projette sur la succession de Cissé.

En attendant de lui trouver un successeur, le directeur technique national (DTN) “va s’atteler à mettre en place un ‘staff intérimaire’ pour la double confrontation contre le Malawi, les 11 et 15 octobre”, dans le cadre des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2025, signale de son côté le journal Le Quotidien.

Bès Bi Le jour fait observer que c’est donc “la fin d’une ère” à la tête des Lions du Sénégal, Source A soulignant que la dernière volonté de Cissé “était de donner une deuxième Coupe d’Afrique des nations [au Sénégal], mais également de se qualifier à la prochaine Coupe du monde […]”.

Le quotidien sportif Record va plus loin et affirme que Pape Bouna Thiaw, actuellement adjoint de Cissé, est “en pole position” pour le remplacer. Le journal ajoute toutefois que le principal challenger de Thiaw “se nomme Habib Bèye qui ne s’est toujours pas engagé avec un club après avoir hissé Red Star du National à la Ligue 2 française”.

La machine judiciaire “emballée” contre les délits d’opinion

Un autre sujet sur lequel les quotidiens sont abondamment revenus concerne les démêlés judiciaires de certaines personnalités considérées comme des détracteurs du régime en place.

La plupart des journaux s’intéressent en effet aux auditions du journalistes Cheikh Yérim Seck et de l’homme d’affaires Bougane Guèye Dany, leader du mouvement politique Gueum Sa Bopp.

Le premier, poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles, diffamation et injures, a été longuement interrogé hier mercredi par la Division spéciale de cybercriminalité (DSC), avant d’être placé en garde à vue. De même, le journaliste Cheikh Yérim Seck, entendu à propos notamment de ses propos contestant les chiffres du Premier ministre sur le déficit budgétaire et la dette, a fait l’objet d’un retour de parquet.

“La machine judiciaire s’est emballée pour réprimer les éventuels délits de diffamation ou diffusion de fausses nouvelles qui viseraient à discréditer les institutions de la République”, commente le journal Le Quotidien.

L’As parle de “machine répressive à plein régime”, pendant que l’info fait observer que les arrestation et convocations “tous azimuts d’opposants” ont conduit, en réaction, à des “tirs groupés sur le tandem Diomaye-Sonko”.

“A l’instar du défunt régime, le nouveau se lance dans des arrestations pour délit d’opinion”, lit-on à la une du quotidien Enquête, lequel considère que le président de la République et son Premier ministre se trouvent désormais “face au piège des délits d’opinion”.

Le pouvoir en place lie cette série d’arrestations à des affaires de diffamation, sans convaincre une partie de la société qui “dénonce un retour alarmant de pratiques dignes de l’ère Macky Sall, marquant un recul significatif des acquis démocratiques”.

“Le constat est presque général. Le climat politique est tendu, à quelques semaines des législatives du 17 novembre, avec la convocation et le placement en garde-à-vue d’opposants. La société civile et l’opposition tirent sur le pouvoir, qui semble esseulé dans cette logique de répression. Une situation qui pourrait impacter les élections législatives”, résume L’Observateur.

BK

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