« Il faut apprendre à relativiser les rapports du Fmi sans grand intérêt pour des gouvernements responsables ». En voilà une des trois leçons que Magaye Gaye a tiré du dernier rapport du Fmi sur le Sénégal. Selon l’économiste, ces rapports n’apportent rien de concret. Il en veut pour preuve les recommandations de l’institution pour une meilleure mobilisation des recettes fiscales et une baisse des exonérations fiscales ainsi qu’une réduction des subventions énergétiques et des transferts non essentiels. « C’est du déjà entendu !», s’exclame Magaye Gaye. Sur le manque de recette fiscale pointé par le Fmi, l’économiste se demande comment il peut en être autrement. « Les investissements réalisés au cours des 5 dernières années n’étaient pas pertinents encore moins rentables économiquement et financièrement », martèle-t-il. Selon Magaye Gaye, si les projets étaient viables, ils auraient pu générer des recettes fiscales supplémentaires. Ce qui n’est pas le cas. Par ailleurs, le Fmi se préoccupe de la hausse des dépenses publiques notamment celles relatives aux investissements. Prenant le contrepied du Fmi, Magaye Gaye estime que cette hausse des investissements constitue une bonne chose pour l’économie. La deuxième leçon de l’économiste se rapporte à la sortie récente du gouvernement sur les comptes publics. Dans son communiqué final, le Fmi déclare que « les conclusions préliminaires indiquent des révisions substantielles des données d’exécution budgétaire pour la période 2019-2023. Ces révisions sont principalement attribuables à des investissements financés par des emprunts extérieurs et des prêts contractés auprès des banques locales ». Pour l’économiste, cette affirmation du Fmi confirme les déclarations du Premier ministre Ousmane Sonko et de son gouvernement sur le maquillage des comptes publics. « C’est exactement ce que disent les autorités actuelles du Sénégal ». En plus, ajoute Magaye Gaye, l’institution reconnaît une aggravation du déficit budgétaire pour 2024 qui devrait dépasser les 7,5% initialement prévu. Ce qui à ses yeux « est une façon de confirmer la pertinence possible des 10% de déficit annoncé par les autorités ». La troisième et dernière leçon est relative au rôle du Fmi dans cette affaire de chiffres non sincères. Selon l’économiste, le Fmi doit répondre « aux nombreux griefs portés sur lui quant à une possible responsabilité de ses équipes dans cette situation délicate du Sénégal ». Magaye Gaye dit avoir adressé dans ce sens une lettre au président du conseil d’administration du Fmi, le 30 septembre dernier. Une lettre restée sans suite à ce jour du 17 octobre 2024.  
 

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