M. Diallo et M. Dia alias Wizy croupissent en prison. Les deux, inculpés et placés sous mandat de dépôt, étaient au coeur d’un réseau de trafic de drogue dure à Ngor et ses environs.

L’Observateur, qui donne l’information, souffle que l’enquête préliminaire diligentée par les éléments de l’Office central de répression du trafic illicite de stupéfiants (Ocrtis) pointe «une mafia qui prospère grâce à un astucieux subterfuge» : «des livraisons thiak-thiak de stocks de drogues».

Tout est parti de l’exploitation d’un renseignement, faisant état d’un vaste réseau de trafic de crack tenu à Ngor par le nommé Wizy, renseigne le quotidien d’information. Qui explique que les éléments de la Division opérationnelle de l’Ocrtis ont envoyé «un lièvre» pour «infiltrer le réseau» et «identifier les cerveaux» : «[…] L’élément infiltré parvient à passer une commande de 5 pierres de crack. Wizy, en fin capo, se rétracte à la dernière minute et met en scelle son livreur attitré, M. Diallo, [pour] procéder à la livraison de cette commande [de mise en confiance].»

C’est ainsi que le piège se refermera sur Diallo. «C’est au moment de concrétiser le deal, le 2 novembre dernier, que le livreur serait interpellé avec la came. En plus de la drogue, les limiers ont [également] saisi la moto Jakarta qui servait de moyen de livraison.» Quant à Wizy, il sera cueilli, deux jours plus tard, le 4 novembre précisément, «dans un somptueux appartement meublé à Ouakam, qui lui servait à la fois de quartier général (Qg) et de laboratoire» car la perquisition des lieux a abouti à la découverte «d’un impressionnant arsenal de confection de cette drogue, constitué de bonbonne de gaz, de paquets de bicarbonate entamés, de boîtes de lames, de rouleaux de papier aluminium, d’une louche, etc.»

Face aux limiers, Wizy balance une certaine Rokhaya comme celle qui lui a appris les rudiments de cette stratégie de livraison. Cette dernière est toujours recherché. Cité dans l’enquête, un Nigérian du nom de Roland, est également en cavale.

Ce n’est pas fini. La poursuite des investigations a permis de démanteler d’autres réseaux aux pratiques similaires dont celui géré par certain O. Diallo alias Paonal. Des policiers en civile font la même chose que le premier agent infiltré pour démanteler ledit réseau. Paonal dépêche trois de ses lieutenants (Ib. Barry, O. Diallo alias Podo, et le livreur M. Y. Diallo) après avoir reçu une commande. Le trio sera appréhendé, les commandes de crack ainsi que la moto de marque «Ktm» saisies.

Lors de l’opération, «des individus proches des personnes interpellées, vont s’opposer à l’action des policiers, occasionnant la fuite de l’un des suspects», signale toutefois L’Obs. Qui révèle qu’un autre Capo, opérant à Yoff, Cambérène et environs, avait fini d’étendre ses tentacules jusqu’à Banjul, en Gambie. Il est tombé, le 17 novembre dernier, lors d’une opération menée par les éléments du Groupe de recherche et d’interpellation (Gri), relevant de la Division des investigations criminelles (Dic). S. Ndiaye es tombé en compagnie de son présumé acolyte et conducteur de moto, M. Nd.

Une source proche de l’enquête confie à L’Obs que «ce modus operandi» présente plusieurs avantages. D’abord, «le moyen roulant utilisé [la moto Jakarta] est très adapté pour pallier aux incommodités des embouteillages et donc permettre le respect du timing de livraison, capital dans ce milieu de trafic de drogue», indique l’officier de police, au coeur du dispositif de lutte contre la drogue. Ensuite, ajoute l’interlocuteur du journal du Groupe futurs médias, «ces motos sont plus adaptées pour fondre dans la circulation et semer les forces de l’ordre à leur poursuite».

Enfin, argumente-t-il, «en s’entremêlant dans la foule de livreurs professionnels [thiak-thiak] qui sillonnent les artères dakaroises, ces livreurs d’un genre nouveau minimisent les risques d’interpellations»

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