Journaliste : Monsieur Niang, votre démission a surpris plus d’un. Qu’est-ce qui a motivé cette décision ?
Abdoul Wahab Niang : Ma démission s’inscrit dans une dynamique naturelle. J’ai été contacté par Anta Babacar environ un mois avant les présidentielles pour rejoindre son équipe. Son programme m’a tout de suite parlé, notamment ses propositions en faveur du secteur primaire. En tant qu’agriculteur engagé, c’était pour moi un choix logique de m’investir à ses côtés.
Cependant, les réalités politiques évoluent, et il arrive qu’on ressente le besoin d’explorer d’autres voies. Mon départ n’est pas un désaveu de son leadership, mais plutôt une volonté de me recentrer sur mes projets personnels et sur mon engagement auprès des jeunes, que je considère comme ma mission première.
Journaliste : Justement, vous avez souvent été en première ligne sur les questions agricoles et environnementales. Quelle est votre vision aujourd’hui pour ces secteurs ?
Abdoul Wahab Niang : Vous savez, je ne suis pas que politique. Mon engagement va bien au-delà des institutions. J’ai lancé des programmes structurants sur l’agriculture et l’environnement, ici au Sénégal et dans plusieurs pays d’Afrique. Ces initiatives ont pour but de renforcer la résilience des communautés rurales, de promouvoir une agriculture durable et d’impliquer davantage les jeunes.
L’environnement et l’agriculture ne sont pas seulement des secteurs économiques, ce sont des piliers de notre dignité nationale. Pendant deux ans, j’ai interpellé le gouvernement de Macky Sall sur les défis criants auxquels nos agriculteurs font face. Nous ne pouvons pas continuer à ignorer ces réalités.
Journaliste : Certains disent que votre départ pourrait affaiblir le parti. Que leur répondez-vous ?
Abdoul Wahab Niang : Je ne crois pas que mon départ affaiblisse le parti. Au contraire, je pense que nous avons tous un rôle complémentaire à jouer. Anta Babacar est une femme brillante et déterminée. Elle a encore beaucoup à apporter à la scène politique sénégalaise. De mon côté, je vais poursuivre mon combat pour la dignité des jeunes, que ce soit à travers mes projets agricoles, environnementaux ou mes engagements citoyens.
Journaliste : Vous semblez serein malgré cette séparation.
Abdoul Wahab Niang : Absolument. Anta Babacar et moi partageons un respect mutuel profond. Nos chemins politiques se séparent, mais cela ne change rien à l’estime que j’ai pour elle et son travail. La politique ne devrait jamais être un espace de conflit personnel. Au contraire, elle doit refléter les valeurs de respect, d’élégance et de cordialité.
Journaliste : Et la suite pour Abdoul Wahab Niang ?
Abdoul Wahab Niang : La suite, c’est de continuer à me battre corps et âme pour notre jeunesse. Je veux contribuer à accroître leur dignité et leur offrir des opportunités dans ce pays. Je suis convaincu que l’avenir appartient à ceux qui osent rêver et agir pour un monde meilleur.
L’entretien s’achève dans une ambiance empreinte de sérénité, montrant une fois de plus que la politique, lorsqu’elle est guidée par des valeurs sincères, peut être un espace d’élégance et d’entente cordiale.