L’ambassade d’Iran en Syrie a été saccagée, a affirmé dimanche la télévision d’Etat iranienne, diffusant à l’appui des images tournées à Damas par la chaîne saoudienne Al-Arabiya. « Des inconnus ont attaqué l’ambassade iranienne, comme vous pouvez le voir sur ces images diffusées par diverses chaînes » étrangères, a déclaré la télévision d’Etat iranienne, après l’entrée à Damas d’une coalition rebelle qui a annoncé la chute du président Bachar al-Assad, dont l’Iran a été un allié indéfectible. « Les diplomates iraniens avaient évacué les locaux avant l’assaut mené par des terroristes », a pour sa part écrit le quotidien anglophone Tehran Times, citant le porte-parole de la diplomatie iranienne Esmaïl Baghaï. L’Iran n’avait dans l’immédiat pas commenté la chute de son allié Bachar al-Assad après une offensive fulgurante des rebelles. Le dernier commentaire de la diplomatie iranienne appelait samedi « gouvernement syrien et groupes d’opposition légitimes » à entamer des négociations. Cette déclaration au Qatar du ministre des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, avait semblé marquer un changement de ton de l’Iran. Téhéran n’avait jusqu’alors jamais évoqué d' »opposition » en Syrie mais des « terroristes ». « Les événements en Syrie ouvrent un nouveau chapitre de la vie politique dans ce pays », a estimé dimanche un expert interrogé à la télévision d’Etat. « Le comportement des groupes armés et d’opposition qui ont pris le contrôle à Damas montre qu’ils font preuve de raison », a-t-il souligné. La dernière apparition publique entre Bachar al-Assad et un responsable iranien remonte au 1er décembre, lorsque le chef de la diplomatie Abbas Araghchi s’était rendu à Damas. Le lendemain, le président iranien Massoud Pezeshkian réitérait par téléphone à son homologue syrien le soutien de l’Iran. Bachar al-Assad s’est rendu à dix reprises en Iran depuis son arrivée à la présidence syrienne en 2000. Sa dernière visite remonte à mai 2024, peu après l’accident d’hélicoptère du défunt président iranien, Ebrahim Raïssi. L’Iran a été engagé militairement en Syrie durant la guerre civile syrienne, avec ce que Téhéran a présenté comme des « conseillers militaires », envoyés à la demande de Damas pour épauler l’armée de Bachar al-Assad. L’Iran n’a cependant jamais officiellement annoncé de déploiement de troupes dans le pays. De nombreux officiers iraniens y ont cependant perdu la vie, lors de combats mais aussi de frappes israéliennes contre des cibles pro-iraniennes présumées. Des milices chiites proches de l’Iran ont également été présentes sur le territoire syrien.

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