Le 29 décembre prochain, les Tchadiens seront appelés aux urnes pour des élections législatives, provinciales et communales. Alors que le MPS, parti présidentiel, a lancé sa campagne samedi 7 décembre, l’opposition a, le lendemain, donné le coup d’envoi de sa campagne de boycott actif du scrutin. Dimanche 8 décembre, le collectif Gcap a organisé une rencontre avec la presse pour présenter publiquement son programme et ses activités à venir.
La campagne de boycott de l’opposition tchadienne pour les élections législatives, provinciales et communales du 29 décembre prochain est lancée. L’objectif ? Convaincre les Tchadiens de ne pas aller voter, comme l’explique le professeur Avocksouma Djona Atchénémou, le président du parti les Démocrates : « C’est un vote totalement inutile. Nous sommes dans un pays où les voix de ceux qui votent ne comptent pas. Il n’y a pas de transparence et il n’y aura pas de résultats sortis des urnes », décrypte celui-ci. Les résultats sont connus avant même le début de la campagne, renchérit pour sa part le docteur Nasour Koursami, leader des Patriotes. « Les sièges sont déjà distribués. Certains [candidats] ont même déjà commencé à utiliser leur titres de « députés » ou d' »honorables », déclare ce dernier avant de poursuivre : Pourquoi alors iraient-ils perdre du temps, de l’énergie et des ressources à organiser une campagne s’ils savent qu’ils ont d’ores et déjà gagné et qu’ils ont un siège assuré, garanti par le supposé président de la République ? ».
                                                                  « Le Tchad n’est pas un pays pauvre, c’est un pays appauvri »
Pour inciter les électeurs à ne pas se rendre aux urnes dans trois semaines, le collectif Gcap a formé 300 jeunes qui vont partir à la rencontre des Tchadiens. Leur mission ? Les convaincre qu’après plusieurs décennies de pouvoir du MPS, le parti présidentiel, leurs conditions de vie ne se sont pas améliorées reprend le professeur Avocksouma Djona Atchénémou. « Nous sommes dans un pays qui n’a ni eau ni électricité, où l’école publique est privatisée, où l’hôpital public est privatisé, où il n’y a pas de routes, pas de pont, où il n’y a rien sauf un taux de pauvreté qui avoisine les 50 % de la population, énumère le président des Démocrates qui conclut : Absolument rien n’ a été fait. Le Tchad n’est pas un pays pauvre, c’est un pays appauvri. »
Lancée dans la capitale, Ndjamena, la campagne de boycott actif des élections doit progressivement s’étendre aux 23 provinces que compte le pays.

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