Le Dépositaire Central/Banque de Règlement (DC/BR) a présenté ses récentes avancées et perspectives futures ce mardi 16 juillet lors d’une rencontre avec la presse à Dakar. Fondé en 1996, le DC/BR joue un rôle majeur dans le marché financier de l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), en assurant la conservation centralisée des titres et la gestion des systèmes de règlement et de livraison des transactions boursières. Depuis le début de ses activités (en 1998), il a évolué pour devenir un acteur clé de la stabilité et de l’efficacité du marché financier régional. Avec un capital de 15 milliards de FCFA, il est structuré en société anonyme et régulé par l’Autorité des Marchés Financiers de l’UEMOA (AMF-UMOA). Le Directeur Général du DC/BR, Birahim Diouf, a également pris la parole pour mieux expliquer le rôle du DC/BR dans l’écosystème du marché financier régional. Le DC/BR, basé à Abidjan, est une institution financière spécialisée de l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). Sa mission principale est d’assurer la circulation, la sécurité et la transparence des transactions boursières au sein de l’Union. Le DC/BR a vu une croissance notable du nombre de ses adhérents, passant de 115 en 2019 à 139 en mars 2024. Une augmentation qui selon M. Diouf reflète « la confiance accrue des investisseurs et des institutions financières dans le marché régional. Les transactions dénouées ont également connu des fluctuations significatives, avec une valeur culminant à 1464 milliards de FCFA en 2021, avant de se stabiliser à 800 milliards de FCFA en mars 2024. » Celui-ci a partagé des statistiques révélatrices de la « bonne santé » du marché financier en 2023. « Le marché se porte très bien si vous regardez les statistiques. Globalement, l’année 2023 s’est bien passée sur les différents segments du marché. Le marché obligataire a eu un petit recul, mais c’est juste un effet temporaire. Globalement, si vous regardez également le volume des dividendes payés et des événements sur valeur payés aux investisseurs, nous sommes à des volumes qui dépassent 1500-1600 milliards », a-t-il détaillé.

Innovations

Une performance qui souligne l’impact significatif de ces paiements à travers le système bancaire, renforçant ainsi la compétitivité du marché. » À en croire le Dg du DC/BR, plus de 2 320 milliards de FCFA devraient être redistribués dans le secteur bancaire au profit des bénéficiaires finaux en 2024 . Cette redistribution massive de ressources ouvre des opportunités significatives pour les émetteurs souhaitant lever des capitaux.  Afin de maintenir sa position de leader et répondre aux standards internationaux, le DC/BR a initié cinq (5) projets innovants. La digitalisation des opérations sur le marché primaire, un projet vise à automatiser les processus d’Appel public à l’épargne (APE), facilitant ainsi l’accès à la souscription pour les investisseurs et améliorant la gestion des titres. L’inscription en compte niveau client qui est destiné à renforcer la transparence et la gestion des risques, il alignera le marché financier régional sur les meilleures pratiques internationales, favorisant ainsi l’innovation et la lutte contre le blanchiment de capitaux. La révision du cycle de règlement/livraison de T+3 à T+2, prévue pour 2024, cette initiative vise à réduire le délai de règlement des transactions, améliorant ainsi la liquidité du marché. L’adoption des Standards SWIF, en intégrant ce réseau, le DC/BR augmentera la connectivité du marché financier régional, permettant des transactions sécurisées et rapides à l’échelle mondiale. Repository une plateforme d’échanges documentaires, elle est technologique et permettra des échanges documentaires sécurisés et automatisera les processus, assurant ainsi la continuité des opérations du DC/BR.

Perspectives 

Le DC/BR a dévoilé ses perspectives pour 2024, centrées sur quatre axes stratégiques : renforcement de l’Environnement Opérationnel, élargissement de l’Offre de Produits et Services Digitalisés renforcement du Positionnement International et l’amélioration de la Gouvernance. La vision du DC/BR pour 2021-2025 est « ambitieuse » c’est de faire du DC/BR une infrastructure de marché de classe mondiale pour la gestion des titres et le dénouement des transactions ». En abordant la compétitivité du marché, Birahim Diouf a cité des exemples tels que Sonatel, l’une des entreprises phares du marché boursier régional. Il a exprimé le souhait de voir davantage d’entreprises d’autres pays de la région rejoindre la bourse régionale, soulignant l’importance de la privatisation, de la levée de capitaux et du soutien aux entreprises par le marché financier. « On aimerait voir un peu plus de présence d’entreprises venant des autres pays étant donné que c’est une bourse régionale. Les autorités sont au courant des stratégies et des ambitions du marché financier puisque ce sont ces mêmes autorités qui ont mis en place ce marché. » Le DC/BR depuis sa création continue de jouer un rôle vital dans le développement et la stabilité du marché financier de l’UEMOA. Avec ses projets de digitalisation et de modernisation, il se positionne pour répondre aux défis futurs et renforcer sa position de leader régional. Les perspectives pour 2024 promettent une évolution continue vers un marché financier plus transparent, efficace et connecté globalement. Pour encourager davantage d’entreprises à se tourner vers le marché boursier, Birahim Diouf a souligné « l’importance de l’accompagnement par des spécialistes du marché, tels que les sociétés de gestion et d’intermédiation. La transparence, la gouvernance et la préparation sont des éléments clés pour une introduction en bourse réussie, offrant aux entreprises une visibilité accrue et un pouvoir de négociation renforcé avec les bailleurs de fonds traditionnels. » Au cœur des discussions, la stratégie d’investissement et de distribution des dividendes a été particulièrement scrutée. Après avoir renforcé ses fonds propres, le DC/BR se trouve désormais en position de mieux investir et de mieux conforter ses actionnaires. Fabien Cohovi Hounyovi, Chef Executive Officer à la United capital for Africa S.A  a expliqué que « toutes les décisions de distribution de dividendes sont soigneusement analysées avant d’être mises en œuvre. En effet, certaines sociétés, en phase de forte croissance, n’ont plus besoin d’investir massivement dans de nouveaux projets. Pour ces sociétés, les registrars assurent une distribution systématique des dividendes. D’autres entreprises, cependant, peuvent décider de ne pas distribuer de dividendes, une décision prise au niveau du Conseil d’Administration et validée par l’Assemblée Générale des actionnaires. Ces choix stratégiques visent toujours le bien-fondé de l’entreprise ».

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