Le nouveau régime a trouvé un budget 2024 adopté en décembre 2023 et exécuté en partie, sur le premier trimestre de l’année 2024. Le challenge qui était ainsi posé est d’assurer la continuité du service public, tout en apportant les ajustements nécessaires les changements voulus et souhaités, dans le respect des principes d’équilibre et de transparence budgétaires dans la gestion des finances publiques », peut-on lire dans le projet de loi de finances rectificative (LFR) 2024 dont le journal Libération détient copie.

Aussi, le projet de LFR « a pour objectif d’opérer un ajustement du cadrage budgétaire, tenant compte de la révision du cadrage macroéconomique, de la nécessité de restaurer les équilibres budgétaires et de refléter la prise en charge des priorités et mesures urgentes du plan d’actions gouvernemental, avec un accent particulier sur la rationalisation des dépenses publiques».

Selon le document, « dès le mois d’avril 2024, la gestion budgétaire s’est inscrite dans une tique de rationalisation des dépenses et de leur meilleur ciblage vers les priorités. C’est ainsi que les ajustements ont été faits pour mieux refléter la prise en charge du Plan d’actions gouvernemental ».

Ainsi, le montant cumulé des recettes à fin novembre 2024 s’élève à 3 310,9 milliards de Fcfa, montant réparti entre la Direction générale des impôts et des Domaines ; la Direction générale des Douanes et la Direction générale de la Comptabilité publique et du Trésor, pour, respectivement, 2 143,4 milliards de Fcfa, 1 018,0 milliards de Fcfa et 149,4 milliards de Fcfa.

Une moins-value de 511,2 milliards de Fcfa « qui pourrait même atteindre 600 milliards de Fcfa» à la fin décembre 2024 ; l’Etat avait renoncé à des droits et taxes pour près de 140 milliards de Fcfa.

Comparativement à l’objectif cumulé de 3 822,1 milliards de Fcfa, il ressort une moins-value de 511,2 milliards de Fcfa qui pourrait même atteindre 600 milliards de Fcfa à fin décembre 2024. « Ces contreperformances significatives dans la mobilisation des recettes résultent du ralentissement de l’activité économique, des prévisions initiales, très optimistes avec une hausse de 20 % attendue par rapport aux réalisations de 2023, ainsi que des mesures de renonciation à des droits et taxes, pour près de 140 milliards de Fcfa ».

289 milliards de Fcfa pour la compensation tarifaire versée à la Senelec

À cela, s’ajoute le fait que les recettes externes n’ont été mobilisées qu’à hauteur de 65,5 milliards de Fcfa, sur une prévision de 303,8 milliards FCFA, soit une baisse sensible de 238,3 milliards de Fcfa. Au total, les recettes du budget général (externes et internes) ont baissé de 839,1 milliards de Fcfa, par rapport à la loi de finance initiale 2024. Des intérêts sur la dette à payer pour un montant de 245,9 milliards.

Dans le même temps, indique le document, il est crucial de prendre en charge des dépenses prioritaires et incompressibles, notamment les intérêts sur la dette pour un montant supplémentaire de 245,9 milliards de Fcfa, sous l’effet du renchérissement des conditions d’emprunt ; les indemnisations des victimes des manifestations politiques préélectorales ; les efforts soutenus pour l’accompagnement du secteur agricole, avec 73,675 milliards de Fcfa, au titre d’apurement des arriérés ; la subvention au secteur de l’énergie pour un montant additionnel de 289 milliards de Fcfa pour la compensation tarifaire versée à la Senelec et aux pertes commerciales induites par le blocage des prix à la pompe des hydrocarbures ; la lutte contre les inondations.

Dans le projet de LFR 2024, il est indiqué suite aux fortes pluies de l’hivernage 2024, avec un débordement du fleuve Sénégal, l’Etat a mobilisé des moyens fin Financiers et matériels substantiels, destinés à apporter une assistance impactées aux personnes dans les régions Nord et Est du pays (départements de Tambacounda, Bakel, Matam et Saint- Louis) ; l’organisation des élections législatives anticipées 17 novembre 2024, pour au moins 20 milliards Fcfa, dans le moins cadre du processus de renforcement de la démocratie et de l’Etat de e droit, suite à la dissolution de l’Assemblée nationale.

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