Le gouverneur de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), Jean-Claude Kassi Brou, a mis en exergue l’impérieuse nécessité du respect des critères de convergence macroéconomique aux fins de créer les conditions propices au lancement de la monnaie Eco.

S’exprimant avant-hier, mardi, 30 juillet, à l’ouverture de la 64e réunion du Comité des gouverneurs des banques centrales des États membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) tenue, au siège de la Bceao, le gouverneur de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’ouest Jean-Claude Kassi Brou a fait savoir que la croissance du produit intérieur brut de la Cedeao a ralenti en 2023.

Dans son mot, il a fait savoir que la croissance du produit intérieur brut de la Cedeao a ralenti en 2023. Ce ralentissement de l’activité économique, dira-t-il, s’est accompagné d’une hausse de l’inflation qui a atteint un niveau au-dessus de l’objectif des banques centrales. Fort de cela, il indiquera que le respect des critères de convergence macroéconomique demeure un défi majeur pour tous les États membres de la Communauté, qui devraient donc poursuivre leurs efforts déjà largement entamés pour le respect des critères aux fins de créer les conditions propices au lancement de l’Eco, la monnaie régionale.

Toutefois, dans l’espace UEMOA, les économies ont fait preuve de résilience, en dépit du ralentissement de l’activité économique qui s’est accompagné d’une hausse de l’inflation au-dessus de l’objectif des banques centrales. En 2023, l’activité économique est restée dynamique, avec une croissance de plus de 5 %. Quant à l’inflation, elle s’est repliée à 3,7 % en 2023, après 7,4 % un an auparavant. En outre, le processus de 5 consolidations budgétaires a été engagé. Et dans ce cadre, le déficit budgétaire s’est réduit, passant de 6,9 % en 2022 à 5,2 % en 2023.

La croissance économique projetée à 7,0% en 2024

Pour l’année 2024, les perspectives sont meilleures. La croissance économique de l’UEMOA est projetée à « 7,0%, sous l’impulsion notamment des exportations de pétrole et de gaz », a dit le gouverneur de la BCEAO. Quant à l’inflation, elle devrait revenir dans la cible de la Banque centrale fixée à 3 %. Pour sa part, « la BCEAO continuera de soutenir les initiatives visant à accélérer la croissance et la stabilité macroéconomique ainsi que le processus d’intégration monétaire au sein de la Cedeao. » « Il s’agit d’assurer les conditions qui préservent la viabilité de la future union monétaire », dira Jean-Claude Kassi Brou.

Le président du Comité des Gouverneurs de la Cedeao, Olayemi Cardoso, par ailleurs gouverneur de la Banque centrale du Nigeria, dira que la stabilité des prix et la résilience économique sont au cœur des politiques au sein de la Cedeao. « Nos politiques visent à maintenir des prix bas et stables, à stabiliser le marché des changes et à renforcer la résilience économique globale », expliquera le gouverneur Olayemi Cardoso.

Au chapitre du processus de création de l’Eco, le gouverneur de la Banque Centrale du Nigeria dit noter des progrès dans la mise en œuvre de la feuille de route malgré les difficultés rencontrées dans la sous-région, non sans saluer les efforts consciencieux du comité technique pour les exhorter à accroître la diligence dans leurs missions de surveillance. En outre, il a loué les efforts qui continuent de faire avancer la région ouest-africaine et à favoriser la réalisation de la vision exposée par les fondateurs de l’ECO.

Cette 64e réunion ordinaire du Comité des gouverneurs des banques centrales des États membres de la Cedeao a été l’occasion d’examiner entre autres le rapport de la 45e Réunion ordinaire du Comité technique conjoint (Amao/Comtec/45/2024/) ; le rapport de la 9e Réunion ordinaire du comité d’audit (Amao/Comaudit/009/2024/) et enfin un échange de vues sur l’environnement économique international. Ont pris part également à cette réunion Mamadou Bamba Diallo, directeur général de l’Agence monétaire de l’Afrique de l’Ouest (Amao) et Massandjé Touré Litse, commissaire chargé des affaires économiques et de l’agriculture de la Commission de la Cedeao.

JEAN PIERRE MALOU

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