Lors d’une réunion de débriefings, hier mercredi 31 juillet l’association des femmes magistrates du Sénégal (AFMS), a rejeté toute idée d’ouvrir le Conseil supérieur de la magistrature (CSM). Ceci intervient suite à la participation aux assises de la justice. Mais n’émet aucune position tranchée sur le maintien ou non du chef de l’État a la tête de ce conseil.

Suite à leur rencontre qui s’est déroulée le mercredi 31 juillet 2024, au palais de justice de Dakar, les femmes magistrates du Sénégal ont convié le président de l’Union des magistrats du Sénégal (UMS). L’objectif principal était de discuter des conclusions des Assises nationales de la justice.

Marie Odile Thiakhane Ndiaye, présidente de l’association des femmes magistrates du Sénégal (AFMS) a participé aux récentes Assisses de la justice. Pour elle, « il fallait alors rendre compte aux collègues et recueillir leurs observations par rapport à cela, mais aussi vérifier si les recommandations de l’Union des magistrats du Sénégal ont été rapportées », a-t-elle précisé dans le journal l’Observateur.

L’occasion a été saisie pour revenir sur les propositions concernant le Conseil supérieur de la magistrature (CMS) et la Haute autorité de la justice, mais surtout de la présence ou non du chef de l’État dans ce conseil. Cependant ses deux points, on fait sujets de controverse, notamment au sein de la magistrature ou les opinions divergent. D’autant plus que certains souhaitent le retrait du président de la République de cet organe et d’autres sont pour son maintien, souligne l’Observateur.

« Nous n’avons pas trop de soucis à ce niveau. Nous nous sommes dit qu’il pouvait rester ou partir. Cela ne nuira en rien à la bonne marche de la magistrature. Mais nous insistons sur le fait que le Conseil est une occasion pour le chef de l’État et les magistrats de parler de leurs problèmes qui se posent dans la magistrature. Ce sont deux pouvoirs qui doivent dialoguer. Il n’y a pas d’autres intérêts que celui de la Nation et nous devons tous concourir à cela », a expliqué Marie Odile Thiakhane Ndiaye.

Par ailleurs, l’association des femmes magistrates est contre toute ouverture du Conseil supérieur de la magistrature. « Nous ne soutenons pas l’ouverture du Conseil supérieur de la magistrature à des tiers. Nous ne voyons même pas l’utilité ni l’impact que cela peut avoir sur l’indépendance de la Justice. Pourquoi faire sortir un président de la République pour intégrer des corps qui, par exemple, font de la politique et ne sont pas soumis à une obligation de réserve ? C’est incohérent », a souligné la présidente de la cour d’Appel de Dakar.

Loin d’être un bras de fer, cette position serait dictée par une prise de conscience que les affaires de chaque corps professionnel doivent être gérée par ses membres et non par des personnes extérieures. Ce, d’autant que le Conseil n’intervient pas dans le cadre de l’orientation de la Justice ou du contrôle citoyen, mais c’est un organe de discipline et de gestion de carrière.

« Quel peut être l’apport de ces tiers dans cet organe de discipline et de gestion de la carrière des magistrats ? Je ne sais pas. Je ne vois pas l’importance de cette proposition. Les éléments extérieurs de ce corps n’ont rien à faire dans cet organe », ajoute la présidente, qui appuie en revanche l’idée d’un organe de contrôle citoyen, le Haut conseil de la Justice qui a été préconisé dans les conclusions des Assises de la Justice.

Une institution constitutionnelle au sein de laquelle acteurs et usagers vont désormais assurer un contrôle du bon fonctionnement du système judiciaire.

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