L’État sénégalais a récemment octroyé 330 hectares de terres aux populations des communes de Matam, Ourossogui et Ndendory, dans le but de promouvoir le développement d’activités agricoles dans cette région. Cette initiative vise à soutenir la croissance économique locale et à améliorer les conditions de vie des agriculteurs, en facilitant l’accès à des terres propices à la culture. Toutefois, cette mesure s’accompagne de plusieurs défis qui freinent la pleine exploitation de ces ressources par les producteurs locaux.
Malgré les efforts de l’État pour favoriser l’agriculture, les acteurs locaux font face à des difficultés significatives qui entravent leur capacité à mener à bien leurs activités agricoles. Parmi les principales préoccupations soulevées par les producteurs, on trouve : Le coût élevé des factures d’électricité : l’accès à l’énergie est un enjeu crucial pour les agriculteurs, notamment pour l’irrigation des cultures et le fonctionnement des infrastructures agricoles. Les coûts élevés de l’électricité représentent un fardeau financier considérable pour les producteurs, réduisant ainsi leur rentabilité. Les impayés des assurances : les producteurs sont souvent confrontés à des impayés d’assurances, ce qui met en péril leur couverture en cas de catastrophes naturelles ou de difficultés économiques. Cela crée un climat d’incertitude qui peut décourager les investisseurs et les agriculteurs locaux. L’absence de Groupes de Pompage Motorisés (GPM) : ces équipements sont essentiels pour l’irrigation des cultures, particulièrement dans les zones où les pluies sont insuffisantes. L’absence de GPM représente un obstacle majeur au bon développement des exploitations agricoles. Le manque de tracteurs et de machines pour les récoltes : l’absence de matériels agricoles modernes, tels que les tracteurs, freine l’efficacité des productions agricoles et ralentit le processus de récolte, créant ainsi des pertes économiques importantes. Face à ces difficultés, la Société nationale d’aménagement et d’exploitation des terres du Delta (SAED) s’est engagée à « lever les contraintes » qui entravent le bon développement de l’agriculture dans la région. Selon Paul Marie Faye, Directeur Général Adjoint de la SAED, des mesures seront prises pour améliorer les conditions de travail des producteurs, notamment en facilitant l’accès à l’eau, en améliorant l’approvisionnement en équipements et en optimisant les systèmes d’irrigation.
Les difficultés rencontrées par les bailleurs de fonds
Le secteur agricole de la région souffre également de problèmes financiers, notamment en ce qui concerne le remboursement des financements accordés par certains bailleurs de fonds, comme la Banque Agricole.
Tafsir Baba Hanne, adjoint au gouverneur de Matam, a souligné que certains producteurs éprouvent des difficultés à rembourser leurs crédits, ce qui complique davantage la situation pour les acteurs du secteur. Cette situation crée une instabilité financière qui pourrait entraver la croissance de l’agriculture dans la région à long terme.