Lors de sa déclaration de politique générale à l’Assemblée nationale, le Premier ministre Ousmane Sonko a abordé avec fermeté la question des dérives fiscales qui minent l’économie sénégalaise. Il a dénoncé les pratiques qu’il qualifie de « permissives, corruptrices et dommageables à l’intérêt national », notamment les manipulations du Code général des impôts au profit d’intérêts privés. Le Premier ministre a particulièrement mis en lumière deux mécanismes qu’il considère comme étant au cœur de la spoliation des finances publiques : Les remises gracieuses aux entreprises, permettant à certaines entités de bénéficier d’exemptions fiscales injustifiées ; la procédure d’arbitrage fiscal, une disposition qui donne au ministre des Finances le pouvoir de renoncer à des recettes fiscales pourtant votées par l’Assemblée nationale, représentant ainsi une atteinte directe à la souveraineté populaire. « Ces pratiques privent l’État de ressources précieuses pour financer son développement et fragilisent notre économie. Nous ne pouvons tolérer que l’argent du contribuable soit détourné au profit de quelques-uns au détriment de l’intérêt général », a déclaré Ousmane Sonko. Le Premier ministre a également souligné l’importance de lutter contre les opérations complexes d’évasion fiscale, telles que : Les prix de transfert, une méthode utilisée par certaines entreprises multinationales pour réduire leur base d’imposition en transférant artificiellement leurs bénéfices vers des juridictions à faible fiscalité ; les montages financiers abusifs, qui exploitent les failles du système fiscal pour éviter le paiement des impôts. Pour contrer ces pratiques, Ousmane Sonko a annoncé un programme ambitieux de formation des administrations fiscales et douanières, afin de leur permettre de faire face aux défis posés par ces opérations transfrontalières complexes.

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