La Direction de prévision des études économiques (Dpee) s’est penchée sur les potentiels impacts économiques de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) sur l’économie nationale. L’étude révèle de nombreuses opportunités sur la mise en œuvre de la Zlecaf mais n’a pas manqué de formuler des recommandations aux autorités afin d’accélérer les réformes déjà engagées, qui permettront de réduire les coûts de production et de diversifier les exportations

C’est une vision gigantesque, qui devrait à long terme favoriser la fluidité des échanges commerciaux intra-africain. Avec un marché 1,2 milliards de personnes et un produit intérieur brut (PIB) de 2500 milliards de dollars (environ 1500,702 milliards FCFA). La zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) qui regroupe 55 États, envisage de mettre en place la plus grande zone de libre-échange au monde.

La Dpee a montré que les exportations montrent que les pays africains constituent les premiers clients du Sénégal en termes d’échanges commerciaux. En effet, ces derniers(pays) ont capté en moyenne sur la période 2012-2021 plus de 44% des exportations sénégalaises notamment, avec 37,7% dans l’espace CEDEAO et 6,9% dans d’autres pays africains. Les principaux partenaires dans la zone CEDEAO sont le Mali (19%), la Côte-d’Ivoire (4,1%), la Guinée (3,6%) et la Gambie (3%).

Une Hausse du PIB de 1,3% en moyenne sur les 10 premières années de la mise en oeuvre de la Zlecaf

Le document fait savoir que l’adhésion à la Zlecaf devait obliger le Sénégal à procéder à une baisse voire une suppression de plusieurs lignes tarifaires. Cette diminution des droits de douane entraînerait une réduction des prix des produits importés favorisant ainsi une activité croissante des échanges. Les estimations faites par la Dpee révèlent une hausse légère de 1,3% du PIB.

Cette croissance serait favorisée d’après l’étude de l’accroissement enregistré dans certains domaines d’activités, même s’il est à noter un léger recul sur certains secteurs. Le rapport met en exergue, le fait aussi que la décomposition du PIB au niveau sectoriel serait avantageuse à l’industrie du raffinage, qui verrait sa production grimper de 27,3% en moyenne. Cette croissance devrait être portée par le secteur extractive dont les produits sont principalement importés de pays africains.

Les exportations vont grimper de 3,3% en moyenne sur le long terme

Sur un autre aspect, le rapport indiqué que la baisse des droits de douane et le démantèlement des barrières tarifaires sur les produits importés en provenance des autres pays d’Afrique (hors CEDEAO). Cette mesure devrait se traduire à court terme par une baisse de 0,1% du niveau des prix à l’import.

Cette baisse sera plus accentuée à long terme, soit un bond de 0,6% en moyenne sur les 10 premières années, ce qui causerait une hausse de volume des importations en provenance de l’ensemble des pays du continent. Cette augmentation devrait évoluer à 4,9% en moyenne sur les 10 premières années de la mise en oeuvre de la Zlecaf pour celles en provenance des autres pays (hors CEDEAO) et à 11,8% pour ceux issues de la CEDEAO.

Ce fort taux de croissance s’expliquerait par le démantèlement des barrières non tarifaires. Cela impactera sur plusieurs secteurs d’activités. En effet, les secteurs tels que l’industrie extractive, le raffinage et la pêche devraient tirer beaucoup de profits de cette politique économique.

De ce fait, les importations de produits du secteur 17,7 % en moyenne sur le long terme, ainsi que l’industrie du raffinage de 5,6%. Pour ce qui est des exportations, une hausse moyenne de 3,3 % sur le long terme devrait être enregistrée suite à la libéralisation des échanges.

Au plan régional, les résultats montrent que l’accroissement des exportations serait de 8,1% à destination des pays de la CEDEAO et 1,4 % vers les autres pays africains.

Impact sur les recettes et les ménages

Les recettes publiques vont aussi bénéficier de l’impact de la Zlecaf. Cela impacterait de 29,6% des produits de raffinage ,2,2 % du secteur extractive et 1% des matériaux de construction. Le Sénégal dispose, pour les produits pétroliers, d’un marché de choix en Afrique, particulièrement au Mali, ce qui devrait concrétiser la mise en oeuvre de la Zlecaf. Les exportations de produits agroalimentaires, ainsi que celles des branches de la pêche et des autres produits manufacturiers laisseraient avec l’entrée en vigueur de la réforme.

Par ailleurs, les démantèlements tarifaires et non tarifaires devraient se traduire par une légère baisse des recettes, soit environ 0,4% à court terme. Cette baisse des recettes serait liée à la réduction de l’impôt sur les dividendes. Il faut aussi noter que l’impôt collecté sur les droits de douane devrait grimper à court terme de 1,3% bien que le taux de taxation ait diminué, imputable à l’accroissement des importations.

Sur le long terme, les recettes publiques devaient enregistrer une hausse moyenne de 0,4 %, expliqué par les revenus fiscaux collectés sur les biens et les services (1,5%), sur les salaires (1,3%) et les droits de douanes (1,5%). En effet, le taux de salaire devrait croître en moyenne de 1,3% en réponse à la croissance de l’activité économique. Il devrait également avec le démantèlement tarifaire une légère amélioration du bien-être des ménages de 0,4% en moyenne.

Accélération des réformes demandées

En vue de profiter pleinement des opportunités offertes par la Zlecaf et d’atteindre l’objectif projeté, qui est d’accroître ses exportations vers l’Afrique de 46%, l’étude indiqué que les autorités devront accélérer les réformes déjà identifiées dans la stratégie nationale de mise en oeuvre de la Zlecaf et celle du Plan national de développement.

Ces réformes permettront de réduire les coûts de production et de diversifier les exportations. Les autorités sont aussi appelées à prendre des mesures allant dans le sens de réduire significativement les barrières non tarifaires pour davantage stimuler les échanges intra-africains et de réduire les coûts à l’importation. Les simulations ont montré que les impacts du démantèlement des barrières non tarifaires sont plus importants que ceux des barrières tarifaires, d’après les informations fournies par le journal Observateur.

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