Pour un redressement des finances publiques, le Fonds monétaire international (Fmi) indique deux voies : «l’amélioration des recettes et une maîtrise plus rigoureuse des dépenses», rappelle le nouveau représentant-résident du l’institution de Bretton Woods, Majdi Debbich, dans un entretien paru ce jeudi dans Le Soleil.

Pour améliorer les recettes, Debbich invite le gouvernement à reconsidérer certaines dépenses fiscales comme les exonérations de Tva. «Celles-ci ont atteint 952 milliards de francs Cfa en 2021, selon le dernier rapport disponible. De nombreuses exonérations bénéficient à des secteurs qui poursuivraient leurs activités, même en l’absence de ces allégements fiscaux, un phénomène connu sous le nom d’‘effet d’aubaine’, suggère le représentant du Fmi. Revoir la fiscalité dans ces secteurs aurait un impact limité sur l’activité économique car, ils [ces secteurs] continueraient de fonctionner normalement.»

Autre réforme attendue : celle des subventions à l’énergie. Cette charge budgétaire a coûté au Sénégal près de 2000 milliards de francs Cfa ces trois dernières années, d’après Majdi Debbich. En signalant que «ces subventions profitent davantage aux ménages les plus aisés», ce dernier avance que «leur réforme, en veillant à protéger les populations les plus vulnérables, permettrait d’améliorer la situation budgétaire sans freiner l’activité économique».

Le représentant du Fmi prône aussi une maîtrise des dépenses courantes. «Surtout la gestion de la masse salariale, [qui] est un enjeu clé», souligne Debbich. Qui ajoute que «des efforts pour améliorer la qualité des dépenses et renforcer le recouvrement de l’impôt sont essentiels, à condition que ces mesures soient calibrées de manière à ne pas décourager l’activité économique».

Ces réformes préconisées en vue d’un redressement des finances publiques, «tout en consolidant la situation budgétaire, doivent permettre de libérer des ressources pour financer des dépenses sociales prioritaires et des investissements productifs, générateurs de croissance et d’emplois», recommande le macroéconomiste franco-tunisien.

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