Dans sa plainte déposée le 13 novembre dernier à la Division des investigations criminelles (DIC), Ch. Mb. Lèye, un homme d’affaires,  revient sur son incroyable mésaventure. Le cauchemar commence quand le plaignant a commis l’erreur de se confier à une de ses connaissances, lui narrant «ses soucis et difficultés».

B. Barry, l’ami en question, lui «vante le génie d’un faiseur de miracles répondant au nom de M. Baldé» que Lèye s’empresse de rencontrer pour bénéficier de prières et de séances de voyance. Mais, l’homme d’affaires, qui voulait «fructifier ses avoirs et développer ses activités professionnelles», sera finalement grugé. Il va perdre 587 millions de francs dans cette histoire, chiffre le journal du Groupe futurs médias.

L’entrepreneur soutient que le charlatan «lui a réclamé la modique somme de 5 000 F CFA, [lors de la première consultation], après l’avoir gratifié d’eau bénite destinée à des bains mystiques».

Seulement, confie-t-il aux enquêteurs, «depuis qu’il a pris ses bains mystiques, il s’est senti marabouté et en perte de contrôle de ses actes, [obéissant] au doigt et à l’œil aux multiples requêtes et moindres caprices du charlatan».

Transformé en machine à sous, l’homme d’affaires multiplie les versements, qui passent de 10, 27, 130 et 240 millions. Lèye, repris par L’Obs, soutient «qu’il a injecté dans cette affaire des montants destinés à l’exécution de marchés d’envergure». Il s’agit des deux derniers versements» reçus des nommés D. D. et M. L.

L’accusateur ajoute «qu’il lui est même arrivé de demander à des partenaires en affaires de transférer directement des montants dans des comptes appartenant au charlatan et à ses acolytes». Une version corroborée par les nommés S. L. et N. F. Qui confirment «avoir reversé au charlatan respectivement 27 millions 250 mille et 10 millions».

Ce n’est pas fini. «J’ai été contraint de vendre mes deux maisons, ma voiture et d’autres biens de valeur et transférer l’ensemble des fonds au charlatan et à ses complices» pour un total de 587 millions, se lamente-t-il,

M. Baldé, B. Barry et un troisième acolyte, C. Diao, confondus par
les preuves dont les reçus de transferts effectués dans leurs comptes respectifs, ont été déférés devant le procureur de la République pour associations de malfaiteurs, escroquerie en bande organisée, charlatanisme, blanchiment de capitaux, détention d’armes à feu sans autorisation.

L’enquête a établi que le principal mis en cause est un multirécidiviste. Déjà condamné pour des faits similaires, le charlatan  se faisait tantôt appeler Th. Diallo, tantôt A. Diallo, mais dans cette dernière affaire, M. Baldé avait utilisé sa véritable identité, conclut L’Obs.

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