Le gouvernement sénégalais, récemment installé, se trouve confronté à des défis financiers colossaux. Libération, dans son édition du lundi 8 juillet, a révélé les efforts et les stratégies envisagées pour stabiliser les finances publiques. Parmi les mesures clés figurent « la réduction du train de vie de l’État, la lutte contre l’enrichissement illicite, et la récupération des fonds détournés. » Ces initiatives visent à soulager les finances publiques et à permettre la mise en œuvre du « Projet », la nouvelle vision économique des autorités.

Depuis leur entrée en fonction, les nouvelles autorités ont dû recourir à des emprunts sur les marchés financiers internationaux et régionaux pour garantir le fonctionnement continu de l’État. Le 6 juin dernier, le Sénégal a levé 450 milliards de francs CFA (750 millions de dollars) sur les marchés financiers, suivis de 28,480 milliards de francs CFA sur le marché financier de l’Umoa-Titres le 4 mai. Ces actions soulignent un besoin urgent de liquidités pour maintenir l’économie en marche.

Malgré les promesses de mettre fin au Plan Sénégal Emergent (PSE) et de le remplacer par leur « Projet », les autorités sont confrontées à une réalité financière difficile, limitant leur marge de manœuvre. Les discussions pour la seconde revue du programme soutenu par le FMI au titre du Mécanisme Elargi de Crédit (MEC), de la Facilité Elargie de Crédit (FEC), et de la Facilité pour la Résilience et la Durabilité (FRD) sont en cours.

Pour réaliser leur « Projet », les nouvelles autorités envisagent de revisiter les exonérations fiscales abusives. Les entreprises de presse, entre autres, ont été ciblées pour des contrôles rigoureux. Les dépenses publiques sont également passées au crible avec des audits exhaustifs dans les départements ministériels. Le Premier ministre a notamment visité le Building administratif Mamadou Dia le 17 avril pour évaluer le coût de sa réhabilitation.

La lutte contre l’enrichissement illicite est une autre priorité. Le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a effectué une visite surprise à Mbour 4 le 1er mai, entraînant la suspension des constructions sur le littoral pour deux mois. En parallèle, l’Inspection générale d’État a reçu pour mission d’auditer plus de 70 structures publiques, incluant la Société d’exploitation du Train express régional (Senter), Air Sénégal, et l’Autoroute Ila Touba, afin de détecter et de sanctionner les malversations économiques.

Plus de 800 ONG Dé-fiscalisées

L’État sénégalais perd des milliards de francs CFA chaque année en raison de la défiscalisation de plus de 800 Organisations non gouvernementales (ONG). Certaines d’entre elles opèrent illégalement par rapport à leurs activités déclarées, rapporte le journal. À en croire ce dernier, la révision de ces statuts fiscaux est jugée nécessaire pour récupérer des fonds précieux.

En outre, la capitale Dakar, abritant plusieurs sièges d’institutions internationales et régionales, bénéficie d’un régime fiscal laxiste. Contrairement à d’autres régions du monde, où seules une minorité de représentations diplomatiques sont dé-fiscalisées, le Sénégal applique une exonération fiscale généralisée.

Ces leviers fiscaux et les mesures de bonne gouvernance pourraient permettre aux nouvelles autorités de mettre en œuvre leur programme économique ambitieux. En ciblant les exonérations abusives, en luttant contre l’enrichissement illicite, et en auditant les finances publiques, elles espèrent redresser l’économie sénégalaise et instaurer une gouvernance transparente.

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