L’Institution de Prévoyance Retraite du Sénégal (IPRES), connue pour gérer la sécurité sociale des travailleurs et retraités, est responsable de la collecte des cotisations des personnes assujetties, qu’elle redistribue ensuite sous forme de pensions. Selon son directeur des prestations, Amadou Bamba Gueye, l’IPRES dépense environ « 10 milliards de francs CFA par mois en pensions ».
M. Gueye est revenu en détail sur les missions principales de l’institution. Il a expliqué que « l’IPRES est un organisme de droit privé investi d’une mission de service public. Sa mission principale est la gestion des retraites des travailleurs du secteur privé, régis par le Code du travail ».
Il a également précisé les différents types de pensions versées par l’IPRES. « Lorsqu’un salarié termine sa carrière, il a droit à une retraite, c’est-à-dire à un revenu de remplacement de son salaire. C’est ce qu’on appelle la « pension de retraite directe », destinée au salarié qui part à la retraite », a expliqué M. Gueye. Il existe aussi des prestations dites « indirectes », comme le reversement de la pension au(x) ayant(s) droit du salarié décédé (veuve, veuf ou orphelins).
Une autre forme de prestation est le « rachat ». Cela concerne les personnes qui n’ont pas cotisé suffisamment ; elles peuvent racheter des points et recevoir un versement unique. Le « remboursement des cotisations » concerne les travailleurs étrangers au Sénégal : lorsqu’un salarié étranger quitte définitivement le pays, il peut demander le remboursement de ses cotisations, à condition que le Sénégal n’ait pas d’accord ou de convention avec son pays d’origine. Enfin, les « prestations en nature », telles que la couverture médicale gratuite, sont offertes au retraité et à ses ayants droit.
Le directeur des prestations a également évoqué l’évolution des modes de paiement. « Avant, les paiements étaient effectués tous les trois mois, puis tous les deux mois. Aujourd’hui, ils se font chaque mois. L’IPRES verse 10 milliards de francs CFA mensuellement en pensions, ce qui fait de l’IPRES un acteur clé de la stabilité sociale et de la lutte contre la pauvreté », a-t-il souligné.
Malgré cette lourde charge financière, « les pensions à l’IPRES ont considérablement augmenté », a ajouté M. Gueye. « Les pensions ont augmenté de plus de 5% par an depuis 2012. Ainsi, celui qui percevait 100 000 FCFA en 2012 touche désormais plus de 150 000 FCFA. Cela se produit régulièrement, tous les ans ou tous les deux ans, avec la bonification de la valeur des points. »
Pour calculer la pension de retraite, il suffit de multiplier le total des points acquis au cours de la carrière par la valeur du point. C’est cette valeur qui, lorsqu’elle est bonifiée, entraîne une augmentation du montant de la pension. Actuellement, la pension moyenne varie entre 200 000 et 300 000 FCFA, et la plus haute peut atteindre 700 000 à 800 000 FCFA.
Concernant l’évasion sociale et la fraude, le directeur a estimé qu’il est primordial de développer un sens du civisme parmi les populations. « Pour lutter contre l’évasion sociale, il est nécessaire que les acteurs du monde du travail, aussi bien les employeurs que les salariés, adoptent d’abord un civisme social et fiscal. Dans d’autres pays, ceux qui ne paient pas leurs impôts sont poursuivis pour non-respect des obligations fiscales. Il en va de même pour les cotisations à l’IPRES. »
En ce qui concerne les sources de financement de l’IPRES, M. Gueye a précisé que, contrairement à la Caisse de Sécurité Sociale, les cotisations à l’IPRES sont à la fois patronales et salariales. « Chaque mois, une partie du salaire du salarié est prélevée, et l’employeur y ajoute sa contribution avant de reverser l’ensemble à l’IPRES. La cotisation totale est de 14 % pour les agents simples, et de 6 % pour les cadres. C’est une cotisation fiscale indivisible qui bénéficie aux deux parties, avec l’employeur prenant l’engagement de l’ajouter et de la verser à l’IPRES. »