Cette situation, ajoute-t-il, «a induit des dérapages dans la gestion des finances publiques favorisés par la mauvaise gouvernance se manifestant notamment par la corruption, la concussion, des détournements de fonds et l’accaparement de biens publics par des privés dans tous les domaines».
« Les autorités que nous avons remplacées ont menti au pays et partenaires en donnant des chiffres erronés», tonne le premier ministre. Il en veut pour preuve le déficit budgétaire qui est, selon le rapport, au double du taux qui avait été annoncé par l’ancien régime. La dette publique également qui était annoncée 13 000 milliards de francs CFA est en réalité à 15 000 milliards soit près de 83% du PIB. Pire encore, confie Ousmane Sonko, plus de « 2500 milliards de francs CFA ont été dépensés sous le sceau du secret défense», permettant à certaines autorités de l’ancien régime de s’enrichir sans cause. «Moustapha Ba, Amadou Ba, Abdoulaye Daouda Diallo et le président Macky Sall devront s’expliquer devant les sénégalais», martèle-t-il. Toutefois, précise-t-il, «la situation n’est certes pas reluisante, mais elle n’est pas irrécupérable pour autant».
L’exercice était attendu par tous les sénégalais pour se faire une idée claire sur les dérapages supposés du régime sortant du président Macky Sall. Après plusieurs annonces, le premier ministre Ousmane Sonko et son gouvernement viennent de dresser le tableau. Et le moins que l’on puisse dire est qu’il est très sombre. « Nous n’aurions jamais imaginé que les choses étaient aussi catastrophiques», s’est exclamé le premier ministre qui s’est indigné de la situation ahurissante dans laquelle leur régime a trouvé les finances publiques. « Les constats de ces audits font ressortir la gabegie dans les dépenses tant dans leur choix que dans leur effectivité et impact», a confié Ousmane Sonko dressant l’état des lieux face à la presse, ce jeudi.