La tension est toujours vive au Port autonome de Dakar (PAD) où le directeur général Waly Diouf Bodian se met à dos l’intersyndicale des travailleurs après le licenciement de trois membres du personnel. Selon Les Echos, il leur est reproché «d’avoir mis en statut WhatsApp une capture d’écran de [la] photo [du Dg] diffusée sur une chaine de télévision, [mentionnant que ce dernier] octroie à son frère un marché de 24 millions [de francs CFA]».
A en croire le journal, le responsable du parti Pastef leur a aussitôt servi «une demande d’explication», mais les employés visés ont été «incapables» d’en apporter les preuves. Conséquence : «Saisi de l’affaire, le conseil de discipline propose des sanctions contre les mis en cause», avance la même source. Qui rapporte que les trois ont été finalement licenciés.
Les syndicalistes sont dans tous leurs états.  «Le [PAD] traverse une période de crise sans précédent marquée par une gestion autoritaire et abusive de la part de son directeur général. Depuis sa prise de fonction, [Waly Diouf Bodian] a instauré un climat de terreur, gouvernant sans respect pour les droits fondamentaux des travailleurs, en violation flagrante de la Constitution, du Code du travail et du règlement intérieur de l’entreprise», dénoncent-ils, ajoutant que «les libertés syndicales sont bafouées et une masse critique de travailleurs ont vu leurs contrats de travail gelés pour des histoires d’audit du fichier du personnel. Entre-temps, les syndicats ont dénoncé cette forfaiture en saisissant l’Inspection du travail et de la sécurité sociale aux fins d’une tentative de conciliation».
L’intersyndicale condamne les trois derniers licenciements jugés «abusifs». «[Waly Diouf Bodian] notifia des lettres de demande d’explication à trois représentants syndicaux et saisit le conseil de discipline alors que le délai de la saisine avait longtemps expiré. Malgré cette forfaiture, le conseil de discipline délibéra et proposa au [Dg] une mise à pied comme sanction. Le [Dg] outrepassa cette décision et licencia les syndicalistes [dont deux secrétaires générales de syndicats et un secrétaire administratif», regrettent-ils.
Les syndicalistes affirment par ailleurs que «la mauvaise gouvernance actuelle a également conduit à des conséquences désastreuses sur les activités du Port». Forts de tous ces constats, ils exigent «le départ immédiat» du directeur général, selon leur communiqué repris par Les Echos.

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