Ce mercredi s’ouvre à Beijing le Forum Chine- Afrique (FOCAC). La neuvième du genre. A ce jour, c’est quasiment tous les chefs d’Etat du continent qui ont rallié la capitale chinoise.

Le sommet Chine -Afrique, comme d’autres sommets, est un rendez-vous  d’espoir pour les pays du continent. Ils nourrissent tous l’espoir d’un partenariat gagnant-gagnant avec la Chine. C’est du moins, l’avis partagé dans les hautes sphères d’affaires et même diplomatiques. Seulement les sommets entre l’Afrique dans son immensité et d’autres nations se multiplient à longueur d’années sans que cela ne profite au continent du berceau de l’humanité. Dans son immensité, le continent africain renferme des richesses minières de tout genre, des richesses halieutiques et de vastes étendues de terres fertiles. Autant de choses qui font saliver d’autres nations qui ont presque toutes épuisé leurs avoirs ou préférant en faire économie pour les générations futures. Aujourd’hui, tous ces courtisans parmi lesquels la Chine, de sommet en sommet invite l’Afrique pour l’aider à penser son développement. Et tel un « dormeur » qui roupille sur la natte des autres risquant d’être dérangé à n’importe qu’elle heure et selon les humeurs du propriétaire de la natte. Ceci est pour paraphraser, le  célèbre historien et homme politique burkinabé professeur Joseph Ki-Zerbo dans son ouvrage : la natte des autres. C’est donc dire chaque année, l’Afrique est trimballée de sommet en sommet sans en récolter le fruit attendu.

Du coup, pour l’intelligentsia  africaine, il est temps de jeter de nouvelles avec ces pays, notamment avec la Chine pour faire dans l’ère du temps. Dans une imposante réflexion, l’économiste sénégalais Magaye Gaye jette les bases de la nouvelle formule de partenariat entre l’Afrique et la Chine. L’ancien fonctionnaire de la Banque africaine de développement (BAD) est d’avis qu’à l’heure le maitre-mot dans la relation afro-chinoise doit être la rupture.
Pour lui, les principaux axes stratégiques, si jamais les dirigeants chinois veulent la prospérité et le progrès et une coopération gagnant-gagnant devraient être les suivants : « 1 Accepter le principe intangible que les règles de transparence seront de plus en plus appliquées dans les procédures de passation de marché au Sénégal. 2 Réorienter les stratégies de coopération économique autour de l’industrie. Former des Joint venture à cet effet. Le Sénégal pourrait conditionner tout accès chinois à ses ressources naturelles à une contrepartie sous forme d’industrialisation. 3 Mettre un terme à toute stratégie de coopération qui ne soit pas sanctionnée par des transferts de technologie 4 Faire du Sénégal un hub de positionnement économique de la Chine dans le monde. Le Sénégal a l’avantage de sa stabilité et bénéficie d’accords commerciaux avec les États-Unis (AGOA) et l’Europe (Initiative tout sauf les armes) 5 Procéder à une reddition de la dette sénégalaise par rapport à la Chine, proposer sa restructuration et envisager de déconnecter les stratégies de prêt chinoises avec les conditionnalités de trocs ».  Le FOCAC de l’édition 2024 reste dès lors une tribune où se jouera un nouvel air en musique dans les relations sino-africaines. En principe, c’est tout le Gotha africain qui foule le sol de Beijing pendant deux jours (04 au 06 septembre). Le tout est payé à la solde de la Chine. Et quelque soit la salinité de la facture, le jeu en vaut la chandelle.

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