Le phénomène prend de l’ampleur malgré le durcissement de la répression. «Rien qu’au Sénégal, la perte annuelle est estimée à plus de deux milliards de F Cfa, par an, contribuant à saper ce secteur qui [participe] à 4% du PIB national du secteur primaire», estime la responsable de la cellule de lutte contre le vol de bétail au ministère de l’Agriculture et de l’Élevage. Dr Astou Fall de poursuivre :  «L’élevage a toujours été une activité centrale en Afrique de l’Ouest depuis des siècles et les communautés locales dépendent du bétail non seulement pour leur subsistance, mais aussi en usent comme symbole de richesse et de statut social. Le bétail joue un rôle clé dans l’économie régionale.»

«Les éleveurs craignent pour leur sécurité»

Reprise par Enquête, elle regrette également que «le vol de bétail dans la sous-région [soit] passé d’une pratique relativement non violente impliquant le vol d’un petit nombre de bovins à un crime organisé caractérisé par des niveaux élevés de violence mortelle par des groupes armés et fonctionnant comme un élément central de l’économie de guerre dans plusieurs pays» dont le Mali et le Nigéria, deux des plus grands producteurs de bétail d’Afrique de l’Ouest et épicentres du vol de bétail. Dr Fall participait à l’atelier sur le thème de l’Élevage face à la problématique du vol de bétail en Afrique de l’Ouest, organisé à Saint-Louis.  «Dans le contexte ouest-africain marqué par la mobilité et la transhumance liées à l’élevage pastoral extensif dominant à la recherche de parcours et d’eau, exacerbé par le changement climatique et l’insécurité au Sahel, une solution adaptée à l’Afrique de l’Ouest est nécessaire. […]», a-t-elle plaidé.

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